Dermochelys coriacea
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Tartüga de cöio
La tortue luth est le plus grand reptile marin vivant et se distingue par sa morphologie unique. La carapace, longue de 2 à 2,5 m, ne possède pas les plaques cornées typiques mais est constituée de petits os enchâssés dans une épaisse couche de peau coriace, généralement bleu-noir foncé, traversée de bandes longitudinales claires bien visibles.
Les adultes peuvent atteindre des poids exceptionnels : entre 300 et 900 kg, certains individus dépassant même les 1 000 kg. Le dimorphisme sexuel est surtout visible dans la taille du corps (les femelles étant généralement plus grandes) et dans la queue, plus longue et robuste chez les mâles. Une autre caractéristique distinctive est la tache rose plus marquée sur la tête des mâles adultes pendant la saison de reproduction.
Les nouveau-nés, mesurant environ 6 à 7 cm, sont noirs avec des points blancs caractéristiques le long des crêtes dorsales.
Cette espèce se distingue par son apparence imposante et sa remarquable capacité d’adaptation aux longues migrations océaniques.
En mer Ligure, la tortue luth est considérée comme une présence occasionnelle mais régulière, avec des observations principalement enregistrées de juin à novembre. Dans l’ouest de la Ligurie, cette espèce se rencontre surtout en eaux pélagiques, beaucoup plus rarement près des côtes, et les signalements sont plus fréquents entre le Cap Mele et Vintimille. Ici, la dynamique particulière des courants favorise la concentration de ses proies préférées, notamment les grandes méduses. Tous les individus observés dans le bassin ligure proviennent de l’océan Atlantique, pénétrant par le détroit de Gibraltar.
Dermochelys coriacea privilégie les environnements pélagiques profonds et se déplace souvent vers les zones de convergence des courants où s’accumulent de grandes quantités de méduses. En mer Ligure, elle est surtout active dans les zones à forte densité d’organismes gélatineux, tandis que sa présence près du littoral reste occasionnelle, contrairement à d’autres espèces de tortues marines.
Espèce hautement pélagique, la tortue luth est capable de plongées extraordinaires, atteignant des profondeurs allant jusqu’à 1 000 m. Sa présence en Méditerranée occidentale se concentre principalement entre juin et novembre, période durant laquelle elle suit les grandes masses de méduses migratrices.
Elle ne se reproduit pas en Méditerranée : les individus qui s’alimentent dans nos eaux proviennent de l’Atlantique et utilisent le détroit de Gibraltar pour leurs migrations. Dermochelys coriacea est également l’une des très rares espèces de reptiles capables de maintenir une température corporelle supérieure à celle du milieu environnant, grâce à des adaptations physiologiques et comportementales complexes.
Cette espèce présente un régime alimentaire hautement spécialisé, se nourrissant presque exclusivement d’organismes gélatineux planctoniques. Plus précisément :
Dans l’ouest de la Ligurie, où les densités de méduses peuvent devenir très élevées, la tortue luth joue un rôle fondamental de prédateur pour l’équilibre de l’écosystème pélagique.
En mer Ligure, la tortue luth est gravement menacée par de nombreux facteurs anthropiques :
Ces menaces, aggravées par le changement climatique en cours, rendent le travail des réseaux de surveillance et des centres de secours essentiel, en particulier dans l’ouest de la Ligurie.
Dermochelys coriacea est la seule espèce vivante de la famille des Dermochelyidae et présente des adaptations physiologiques uniques :